Journal d'Executeur Vol IV

Ici, le moine a été congédié. Executeur reprends sa rédaction.

Les bourgeois se sont révoltés il y a quelques tours. Ces idiots se sont ennoblis. Le fait que je les ai laissé consommer des ressources exotiques leur est monté a la tête, ils avaient de grands projets. Couteux. Vaniteux. Stupides. Lorsque j'ai refusé leur demande, et que je les ai averti que je convertirai 50% d'entre eux au servage, puisqu'ils ne m'étaient plus utiles, ils ont pris les armes.

Certains protestaient aussi des vols récents, bien que terminés.

Ils ont emmenés aussi les tailleurs et les artisans. D'ailleurs l'un d'entre eux avait une sale tête. Quand j'ai fait donner la milice pour rétablir le calme, sale-tête s'est rebellé. Il s'agissait en fait du maitre voleur de la cité. Il s'est posé la, comme un noble, avec les richesses qu'il dérobait chaque année... Il a dit que je les traitais de façon honteuse, et qu'en vertu de ses droits
-Oui, de ses droits ! comme si un voleur pouvait en avoir- Il me défiait.
Refuser aurait été le comble de la stupidité. Earlinde a tenté de m'en empêcher, mais si j'avais refusé, j'aurai perdu ma crédibilité. Par contre, ce salaud ne s'est pas hissé au sommet d'une guilde de voleurs sans avoir des talents a l'épée. Je n'ai pas pu le battre. Enfin pas seul... Il y a eu beaucoup de morts.

Executeur semble avoir interrompu son récit. Sur les pages suivantes, le moine a repris sont travail. On ne voit pas la prochaine intervention d'Executeur.

Le seigneur a donc tenté de combattre ce sale voleur. On a bien vu qu'au début, il tenait bien la route, malgré ses faibles compétences en matière de combat au corps a corps. Mais il s'est vite fatigué. En particulier son bras gauche, qui a pris un coup a Birs. Je crois bien que sa femme a retenu un ou deux cri... Le voleur avait tenté a plusieurs reprises des feintes, parées de justesses. Mais je m'embrouille. Reprenons au début.

Le voleur s'est avancé vers notre Seigneur, lui a jeté un gant a la figure, et s'est retourné vers la foule.
Je le défie ! Oui ! Ce couard qui n'a pas été capable d'éradiquer la menace des voleurs ! Il tente de réduire la bourgeoisie ! Comment ose-t-il, lui qui n'assume pas ses responsabilités !Ovation. Il se retourne a nouveau.Quand vous voulez mon cher...
J'ai été défié, en vertu des lois, j'ai donc le choix des armes. Cela m'est égal. Tant qu'une pause est accordée a chacun des participant a tout moment. 2 minutes, ni plus ni moins.

L'épée donc. De suite. J'accepte vos conditions, quoi que cela ne fasse que retarder votre mort.

Les deux adversaires se sont mis en garde. Le voleur a attaqué le premier, portant un grand coup de taille, aussitôt paré par Executeur, bien que faiblement. Sous le choc il faillit lâcher son épée. Manifestement, en plus de l'expérience, son adversaire a l'avantage de la force. Ce dernier a riposté par un coup d'estoc, dévié par la cote de mailles de son adversaire, qui en profita pour passer dans son dos, avant de diriger son coup vers la tête. Executeur se baisse, et se retourne.

Il n'est pas nécessaire de décrire la suite... Au bout d'un moment, la fatigue se faisant sentir, Executeur demanda la pause réclamée. Elle lui fut accordée, et il passa la minute suivante a discuter avec sa femme. Puis il s'assit en tailleur, face a son adversaire, et ferma les yeux.

Il les rouvrit. Son adversaire eut un petit moment de recul. Il n'est pas le seul d'ailleurs. Certains rangs de bourgeois reculèrent en voyant une ombre se poser sur l'une des tours du château. Mais le maitre-voleur ne l'avait pas remarquée. Son mouvement de recul était du au regard d'Executeur. Des yeux sans pupilles. Rouges. Possédés.

Je pense pour la propreté de cette place que nous devrions poursuivre le duel près de la rivière. Ainsi peut être pourrions nous jeter votre corps aux poisson, s'ils en veulent.

Aucun problème.

Le reste du combat est trop confus pour qu'on puisse le décrire. Manifestement cette pause a permi a Executeur d'appeler un démon ou autre chose. Il s'est joué de son adversaire pourtant supérieur avec une facilité déconcertante. Il a même brisé l'épée de son opposant...
Alors que la question semblait réglée, Executeur s'est retourné vers la foule de bourgeois, tenant son épée dégoulinante de sang. Puis il a attaqué. Les bourgeois se sont enfuis, mais certains sont restés paralysés devant la vision de leur seigneur, manifestement possédé. Ils ont été tués.

Notre Dame, Earlinde est alors intervenue. Elle s'est posée devant Executeur, qui s'est arrêté. Ils se sont fixés pendant longtemps. Assez pour que les bourgeois reviennent et regardent de loin, intrigués par cet échange. Moi, je n'étais pas rassuré, mais j'étais pas loin. Lorsqu'Executeur a resséré sa prise sur son épée, prêt a frapper, j'ai vu le regard d'Earlinde changer a son tour. Il est devenu vide, sans pupilles, mais bleu. Elle a dégainé un court poignard.

Ca suffit. Je n'approuve pas un massacre d'innocents. Redevient normal, ou alors pour continuer tu devras me passer sur le corps.
Ils doivent payer. Pour s'être opposé a ma volonté. Pour m'avoir forcé a faire ça.
Ils ont largement assez payé comme ca.

Executeur, dont le regard a cillé un moment, le rouge de ses yeux diminuant, a repris contenance. Il a attaqué sa propre femme ! Il est devenu fou ! Le combat a paru équilibré au début, mais par la suite, il s'est avéré qu'Earlinde dominait largement. Elle n'avait pas eu a combattre, elle était plus rapide, insaisissable. Au début, elle s'est contentée d'esquiver. Elle a fini par riposter lors qu'elle a compris que c'était inévitable. Elle a finit par briser l'épée d'Executeur, de la même manière que celui ci a brisé celle du maitre voleur. Alors qu'Executeur allait partir a la recherche d'une nouvelle épée parmi les corps des bourgeois, il se retourna.

Pas mal, humaine. C'est bien la première fois qu'on réussit a me dominer lors d'un combat. Tu as raison, ça suffit. Mais un jour, on devra remettre ça. Ne serait-ce que pour terminer cette histoire. Comment as-tu pu briser mon épée ?
Humaine ? Je vous en prie, ne m'offensez pas. Vous n'avez pas non plus le monopole de la possession. Si vous venez du feu, je viens de l'eau. Quand a l'épée, je crains qu'Earlinde ne souffre de crampes demain. Utiliser les muscles autant, de cette facon, tous en même temps a tendance a avoir des conséquences désagréables.
Supportables. Executeur le supporte bien. J'espère. J'ai pourtant tenté de le faire au long de notre combat. Il risque de dépasser le stade de la crampe. Au plaisir de ne jamais vous revoir...

L'ombre sur les toits est partie, et Executeur a retrouvé son regard habituel. Earlinde, aussi. Leur tension s'est relâchée. Un peu trop peut être. Executeur s'est écroulé. Il semblait extrêmement fatigué. Beaucoup plus que sa femme.

Tu ne m'avais pas dit t'être liée a des animaux marins...
Te savoir lié avec ce genre de créatures me déplaisait. Je voulais pouvoir m'opposer a toi sans trop de risques. Je me doutais que cette histoire finirait mal. Quand comprendras-tu que le feu, la magie, et même ces inventions comme le char a voile ne sont que des objets de destruction ? Tu ne peux PAS t'en servir pour résoudre les problèmes. Un jour, d'autres s'apercevront de leur potentiel destructeur, et l'utiliseront mal. Même si je t'accorde que les bourgeois l'ont mérité.
Certes. Adultes, je reconnais qu'ils sont assez destructeurs. Mais les jeunes ? Pourquoi, élevés dans l'amour et l'aide, un bébé dragon serait-il destructeur ?
Je te défends d'essayer. Cette idée est déjà dans la têtes de tes filles, et j'ai assez a faire avec vous 3 comme ça ! Executeur, ne t'avises plus JAMAIS de recommencer ce genre de choses sans que je sois a coté. Et n'essayes même pas de ramener un bébé dragon, ou je te jure que je t'achèves la prochaine fois.